SÉMINAIRE 2019-2020
IDENTITÉ(S), LIEN, APPARTENANCE(S)

Sous la direction de
Michel Gad Wolkowicz
& des Comités Éditorial & Scientifique

Les jeudis 10 octobre, 14 novembre, & 12 décembre 2019 ; 9 janvier, 6 février, 12 mars, 23 avril, 14 mai & 11 juin 2020
PARIS 4è

Le cours du séminaire « Identité(s) – lien – appartenance(s) » est suspendu en raison de la situation sanitaire et des décisions du gouvernement français ; aussitôt que possible  information sera donnée quant aux modalités de sa reprise, ici même ou par les courriers habituels ;

Akadem, notre partenaire, filme dorénavant toutes nos activités ; l’enregistrement de la plupart d’entre elles sont accessibles en REPLAY (vidéo)

Argument 

Lire l’actuel aux prismes des regards croisés de la psychanalyse et de la psychopathologie, du droit, de l’histoire et de la philosophie, des sciences bio-médicales, humaines, sociales, (géo-)politiques, des constructions de pensée et pratiques religieuses, de l’analyse des discours, des images, des idéologies et des médias, de la littérature et des arts plastiques et cinématographiques…
La thématique de cette année « Identité(s), lien, appartenance(s) » s’inscrit dans la continuité de « La transmission en question(s) », et de « Matière de mémoire/Mémoire de pensées  ». 

L’identité en question(s), l’identité comme question: une construction, tel l’originaire, toujours en devenir dans l’entre-deux conflictualisant des processus de transmission, d’identification-désidentification, qui ouvrent à l‘inconnu, au champ de la métaphore et du transfert, à l’étangèreté et à l’altérité, à l’ambivalence. Une construction infinie telle que la met en œuvre le nom de « Schibboleth », depuis les Galaadites dans le Livre des Juges, jusque Freud, en passant par Celan, Derrida, dans une épreuve renouvelée de vérité psychique, de responsabilité singulière et collective, de pensée et d’action, par une éthique de liberté responsable.
L’identité, transmission d’une question infinie.

Mais la clinique du contemporain, en une époque marquée par une crise de la temporalité, de la représentation, des institutions, du politique, de la transmission, du statut du droit et de la place et de la finalité de la science, de désubstancialisation idéologique et technologique du réel (emprise du virtuel, de l’immédiat, du nombre et de « la bien-pensance », des « droits-de-l’hommisme »), par une culture du narcissisme, discerne l’omniprésence de « l’identité » dans des postures et discours déclinant deux versions radicalement antagonistes, mais semblant paradoxalement en miroir l’une de l’autre : point de fascination en même temps que point aveugle, soit sous la forme d’une revendication d’une identité pleine, totem, fétiche ou relique, expression d’une rivalité mimétique, soit sous celle d’une diabolisation et du rejet de sa notion même – tabou – dissoute dans un universalisme du générique, de l’indifférencié, de « l’oubli » de l’héritage, associant dogmatisme du neutre et du genre, entre une rationalité instrumentale totalisante et une métaphysique d’un relativisme et d’un subjectivisme absolus, – toutes deux au fond participant d’une formation-masse et de la même quête de réassurance et de complétude narcissiques, déniant manque-à-être, trouble et indéfini de la pensée… autant d’éléments nous permettant d’interroger ce que sont, ce que veulent, de quoi participent les si actuels « populisme » & « multiculturalisme » ?

Nous en retrouvons les enjeux, symboliques, psycho-pathologiques, anthropologiques, (géo-) politiques, juridiques, bio-médico-éthiques, scientifico-technologiques, culturels et cultuels, éducatifs, et les manifestations symptomatiques dans les questions relatives au développement du bébé, de l’enfant, de l’adolescent, au travers des processus d’attachement, d’élaboration des liens et de la relation d’objet, d’idéalisation, d’illusion/désillusion, de symbolisation, d’individuation, et leurs avatars, du passage de l’être au faire, et à l’existant, de l’accès à l’universel du singulier intriqué à la subjectivation, à la construction du sujet individuel, collectif et politique, au transgénérationnel, jusqu’à la vie de la vieillesse, à la naissance et à la mort (PMA et GPA pour toutes ou tous, soins palliatifs ou euthanasie), aux figures et aux structures symboliques de la parenté (passage à la parentalité, « parent 1, parent 2 », « mère1, mère 2 » , au féminin défiguré dans sa version d’un « maccartisme néoféministe »), au monde du numérique, de l’intelligence artificielle, des écrans et réseaux. Comment se construisent en effet une identité et un itinéraire dans les « sociétés de l’instant » marquées par les errances du Symbolique ?
Quelles sont, relatives à cette problématique, la signification et la fonction des rites essentiels, quel est le rôle de la tradition ? Comment une identité individuelle et collective s’est-elle constituée dans l’Histoire et parfois contre elle ? Qu’en est-il de l’Europe aujourd’hui, et demain, comment s’y reconnaît-on ? Des limites et frontières, psychiques et géographiques ? Qu’est-ce qui fait peuple plutôt que formation-en-foule, masse-compacte ? Ce qui constitue une Nation – et quel rapport alors entre l’identité de peuple et celle de nation ? Ce qui fonde une démocratie ? En quoi, comme l’interroge Winnicott, nous ressemble t-elle, quel est son avenir ?

Alors « schibboleth », de quoi est-ce le nom ? Schibboleth, mot de la signifiance du langage et symbole de l’Alliance et de l’altérité, profération radicale qui porte le mot en avant, l’énonce comme épreuve critique décisive de la filiation, de l’identification, et résonne d’une tradition vivante d’écriture orale ; Schibboleth ; mot hébreu, « épi de blé », produit du travail de culture des hommes, ressource de vie et de transmission.
Un mot de passe dans le Livre des Juges, tel l’Ivrit, la langue hébraïque qui signifie traverser, un mot de reconnaissance renvoyant à l’exigence éthique de nommer, d’assumer nos filiations, appartenances et alliances, entre tradition et création, familier et étrangeté, entre biologique et symbolique, entre déterminisme et libre-arbitre, entre filiation narcissique et filiation instituée, de nous reconnaître être inscrit dans une histoire avec des questions qui nous précèdent, qui nous transcendent dans une assomption généalogique, une responsabilité de pensée, de parole et d’action, singulière et collective, de ce qu’on en fait pour un futur qui nous échappe, capable de faire parler le destin, de le conflictualiser et de peser sur lui, d’advenir sujet « cause de soi », et des autres, porteur de la question d’existence.
Un poème de Paul Celan, « Rose de personne » : « Cri du coeur, cri de rage, cri de mémoire et de guerre » – la guerre qui nomme et reconnaît l’autre en l’adversaire, cri de résistance. au meurtre de masse effaçant noms et visages.
Schibboleth est ce signifiant du Mensch ! – comme l’humour cette métaphore du sujet (non une incarnation moïque) pris dans la métonymie de la tradition, participant d’une décision éthique, d’une position existentielle et politique de l’être. Sortir d’une catégorie définitive d’être, pour se soustraire au danger de la momification existentielle. Quel problème (chez l’antisémite, une honte intriquée à une haine identitaire qui cherche un objet pour se légitimer, mais qui restera figée à une identité mortifiée) peut poser à certains l’identité attachée à un nom qui ouvre à l’infini, à l’indéfini de la pensée, qui leur est une représentation énigmatique et intolérable ? En quoi l’identité (le caractère) d’un peuple, se différencierait-t-elle simultanément de toute autre ? Comment s’acquiert-elle ? Peut-elle se perdre ? Comment concilier au sein d’un État les exigences de la tradition et les défis de la modernité démocratique, « la liaison intime entre l’appartenance religieuse et l’appartenance nationale » ?

Quant à l’Actualité de Freud, elle invite à tenir ensemble et sans relâche les schibboleths freudiens dont le complexe d’Œdipe est le pivot, producteur d’articulations structurelles symbolisantes, intriquant différence des sexes et des générations, nouage du langage au sexuel et à l’inconscient, du désir au fantasme et à la Loi, étayé sur des commandements et interdits civilisationnels élaborant dénaturalisation, dématérialisation, désidolâtrie, conquête de l’intellectualité/spiritualité sur la domination de la sensorialité et accès à l’abstraction, intériorisation simultanée de la figure d’un grand homme, non divin, et d’un fonds commun, d’un surmoi collectif culturel, d’un universel du singulier intriqué à une subjectivation possible. L’inconscient, la sexualité infantile, le paradigme du rêve et l’interprétation, la résistance, auxquels nous ajouterions aujourd’hui le transfert, la perlaboration, sont les concepts métapsychologiques et techniques (la méthode) sur lesquels céder ou transiger serait au prix de falsifier les fondements, défaire l’ensemble du montage, usurper l’identité de psychanalyste. Il s’agit de poursuivre « l’assèchement du Zuydersee » sous le sceau de : « Wo Es war, Soll Ich werden », « Là où est Ça, Je doit advenir. »
« […] j’évite volontiers de faire des concessions à la pusillanimité. On ne peut savoir où cette voie nous mène ; on cède d’abord sur les mots et puis peu à peu aussi sur la chose. », avançait Freud dans « Psychologie des foules et analyse du Moi ». Alors, à quoi, nous, aujourd’hui, tenons-nous ? Sur quoi voulons-nous ne pas céder ? Quelle Décision sommes-nous capables de penser, de prendre, de réaliser, afin de mettre en œuvre les exigences éthiques (de vérité, de liberté responsable, d’exigence d’élévation de l’esprit) de la civilisation humaine, du devenir-homme ? Quels marqueurs nous paraissent fondamentaux, intangibles pour que nous redevenions régulièrement pères, sujets de notre propre existence, en lien avec une vie possible et féconde en société, assumant passé et futur, héritage et création, se reconnaissant comme des semblables-différents assumant un libre-arbitre, soucieux de ne pas défaire le monde et capable de s’inventer. Freud lie le caractère, la puissance d’un sentiment d’identité intérieure et d’appartenance, la force de motions émotionnelles à l’intériorisation de modalités spécifiques de transmission d’un « l’édifice invisible », à la base à la fois d’une capacité de s’extraire de la masse compacte et celle d’appartenir au monde trans-subjectif, à l’espèce humaine.

SCHIBBOLETH – Actualité de Freud – ouvre, dans le sillage d’Imago (la première revue freudienne) et dans une filiation à Freud, à son éthique et à sa méthode, un domaine de recherches et d’échanges transdisciplinaires, faisant se rencontrer des chercheurs, des œuvres, des commentaires issus de sources, de filiations de pensées et de champs épistémiques différents, avec des analyses ou des témoignages de notre époque.
M.G.W.

Intervenants pressentis

Jean-Pierre Winter, Bernard Golse, Pascal Bruckner, Laurence Kahn, Daniel Sibony, Philippe Val, Paul Atlan, Rachel Rosenblum, Éric Marty, Régine Waintrater, Henri Atlan, Dan Arbib, Daniel Dayan, Évelyne Chauvet, Cyril Aslanov, Jean-Jacques Moscovitz, Michel Gad Wolkowicz, Marc Goldschmit, Isabelle Alphandéry, Paul-Laurent Assoun, Antoine Mercier, Jacques Wrobel, Danièle Brun, Jacques Julliard, Bruno Karsenty, Claude Birman, René Roussillon, Marc Cohen, Michèle Lévy-Soussan, Monette Vacquin, Philippe Robert, Simone Wiener, Patrick Bantman, Daniel Zagury, Maud Tabachnik, Michaël Prazan, Thierry Delcourt, Alain Kleinmann, Georges Bensoussan, Marc Nacht, Marc-Alain Ouaknin, Georges-Elia Sarfati, Nora Markman, Michaël Grynszpan, Thibault Moreau, Sam Tyano, Muriel Katz, Michel Granek, Yolanda Gampel, Viviane Chetrit-Vatine, Ilan Treves, Françoise Ouzan, Ofer Lellouche, Simon Epstein, Francine Kaufmann, Franklin Rausky, Sophie Nizard, Paul Zawadzki, Daniel Epstein, Shmuel Trigano, Yehuda Moraly, Jacques Amar, Michel Gurfinkiel, Didier Lippe, Frédéric Encel, Rivon Krygier, Israël Feldman, Éva Weil, Sylvie Méhaudel, Jacques Tarnero, Denis Charbit, Sylvie Benzaquen, Yaël Hirsch, Marina Litineskaia, André Aboulkheir, Lionel Naccache, Gisèle Vered, Jocelyn Hattab, Michèle Tauber, Marie-Hélène Inglin-Routisseau, Isabelle Cohen, Richard Rossin, Colette Leinman, Jean-Louis Repelski, Henri Vacquin, Hélène Widlöcher, David Mendelson, Ouriel Rosenblum, Bernard Kahane, Ann-Belinda Preis, Joël Kotek, Eugène Enriquez, Jacob Rogozinski, Etty Buzyn, Emmanuel Navon, Freddy Eytan, Avner Perez, Laura Reynaud, Olivier Douville, Alain Braconnier, Serge Hefez, Jean-François Solal, Patrick Mérot, Muriel Katz, Vladimir Mitz, Philippe Gumplowicz, Charlotte Dudekiewicz-Sibony, Michal Govrin, Sophie Agacinski, Franz-Olivier Giezbert, Arnold Munnich, Alexandre Devecchio, Michèle Tribalat, Michel Onfray, Daniel Leconte, Haydee Faimberg, Gérard Garouste, Émile H.Malet, Martine Gozlan, Daniel Fahri, Nidra Poller, Michal Gans, Michel Arditti, Jean-Gabriel Ganascia, Éliette Abécassis, Marc Nacht

Modalités
Les séances ordinaires du séminaire se dérouleront comme à l’accoutumée à l’ISEG, 28 rue des Francs-Bourgeois, de 20h30 à 23h00, sauf exception indiquée ; elles auront lieu un jeudi par mois ; l’accueil se fait à partir de 19h45.
Certaines séances dites « exceptionnelles » pourront se dérouler en un autre lieu, éventuellement en partenariat avec telle ou telle institution ; les modalités de d’inscription et de participation aux frais peuvent alors différer.

Dates
Les jeudis 10 octobre, 14 novembre & 12 décembre 2019 ; 9 janvier, 13 février, 12 mars, 23 avril, 14 mai & 11 juin 2020.

Inscription
Le nombre de places étant limité et l’affluence très importante, il est recommandé de s’inscrire aussitôt l’annonce reçue en écrivant à secretariat@schibboleth.fr.

Participation aux frais
[seulement pour les séances organisées par Schibboleth – Actualité de Freud –, hors partenariat]

  • Individuelle
    – 15€ par séance (5€ pour les étudiants de moins de 26 ans) ;
    – 100 € pour le cycle de la saison (40€ pour les étudiants de moins de 26 ans) ;
  • Institutionnelle (une institution l’acquitte pour tous ses membres) :
    – 250 € pour le cycle de la saison ;

Mode règlement

  • par carte bancaire via le site de schibboleth [touche «faire un don »] en indiquant la somme choisie dans la case « montant libre » ;
  • en adressant un chèque à l’ordre de Association Schibboleth, à Thibault Moreau, Secrétaire de Schibboleth, 2 rue Marie Stuart, Reims 51100 ;
  • sur place avant la séance, par chèque ou en espèces ;

Entrée libre pour les membres de Schibboleth à jour de leur cotisation.

Plan d’accès

Comités Éditorial et Scientifique pour le Séminaire

Michel Gad Wolkowicz, Thibault Moreau, Jean-Jacques Moscovitz, Jacques Tarnero, André Aboulkheir, Jacques Amar, Cyril Aslanov, Patrick Bantman, Jean-François Bensahel, Sylvie Benzaquen, Georges Bensoussan, Claude Birman, Pascal Bruckner, Danièle Brun, Évelyne Chauvet, Viviane Chetrit, Claudine Cohen, Marc Cohen, Daniel Dayan, Frédéric Encel, Eugène Enriquez, Simon Epstein, Georges Gachnochi, Yolanda Gampel, Michel Granek, Bernard Golse, Jocelyn Hattab, Serge Hefez, Christian Hoffmann, Alain Kleinmann, Muriel Katz, Joël Kotek, Michèle Lévy-Soussan, Didier Lippe, Émile H. Mallet, Éric Marty, Sylvie Méhaudel, David Mendelson, Lionel Naccache, Marc Nacht, Marc-Alain Ouaknin, Michaël Prazan, Ann-Belinda Preis, Franklin Rausky, Philippe Robert, Marie-Hélène Routisseau, Jacques Rozenblum, Georges-Élia Sarfati, André Senik, Daniel Sibony, Ilan Trèves, Sam Tyano, Monette Vacquin, Philippe Val, Marilyn Vinograd, Régine Waintrater, Hélène Widlöcher, Simone Wiener, Jean-Pierre Winter, Jacques Wrobel, Daniel Zagury, Paul Zawadzki ; Élisabeth Aidane (Zal), Michaël Bar Zvi (Zal), Raphaël Draï (Zal), Benjamin Gross (Zal), Nathalie Zaltzman (Zal).

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La construction de l’identité chez le bébé, l’enfant, l’adolescent, jusqu’à l’adulte… : d’être à exister

Identité(s), lien, appartenance(s) 1ère séance du cycle de l’année Jeudi Jeudi 14 novembre 2019 de 20h30  à 23h00 (Accueil dès 20h00) ISEG – 28, rue des Francs-Bourgeois, Paris (IV) Sous la présidence de Michel Gad Wolkowicz Psychanalyste – APF – & universitaire : Prof. ass. & Visiting Professor psychopathologie Paris Sud-Orsay, Tel Aviv, Glasgow ; Président de l’Association …

Le nom de Schibboleth

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